4 points pour une voiture électrique, thermique ou hybride !
D’abord il y a l’arrivée au stage de récupération de points (avec 20 minutes de retard) du notaire. Oui Richard est notaire, au début on ne le sait pas, bien sur ! Ensuite, il y a Françoise, la copie conforme de Catherine Jacob. Nous sommes 20 autour de tables en « U ». Avec Kamel, qui travaille dans le bâtiment et conduit des camionnettes toute l’année, Gérard qui lit le coran sur ses genoux, motard de son état. Et aussi, le livreur de Planet Sushi qui se décrit comme « danger public », un homme « comme nous » qui n’a plus beaucoup de points, mais qui fait ce qu’il peut pour les garder et qui est venu pour en récupérer quatre.
Vous l’avez compris, je suis un stage agrée par la préfecture de Police. En face de moi, juste en face, à coté du notaire, il y a Pierre. Pierre en fait, c’est le « Gérard » de Coluche, les plus anciens se souviendront ! Pierre a tout conduit, des motos, des camionnettes, des poids-lourds, dans toutes les situations, dans le froid des pays nordiques, dans la chaleur et le sable d’Afrique. Alors, il ne faut pas lui en raconter !
Le directeur du stage de récupération de points donne la La !
Et puis, après une courte présentation d’Eric, directeur de « l’entreprise » qui dispense les stages de récupération de points (le terme est ici choisi), qui précise que les horaires sont les horaires, que les portables doivent être fermés. Si un inspecteur de la préfecture passe, le stage ne serait pas validé en cas de manquement. Les 250 € seraient perdus et les 4 points non rendus ! Le décor est planté. Enfin, il y a les 2 animatrices. Une formatrice de moniteurs d’auto-école et une psychologue spécialiste des comportements des automobilistes. (Si, si, cela existe). Eric ferme alors la porte, l’épreuve de deux jours peut commencer.
16 heures, c’est deux jours, c’est long, très long !
Bien sur, je ne vous détaillerai pas ici les 16 heures du stage de récupération de points, mais je vais essayer de placer sur le papier quelques « temps forts » afin de ne pas les oublier. Autant vous le dire, j’espère que je n’aurai pas à faire une nouvelle fois ce stage. Le tour de table prend toute la matinée. Forcément 20 stagiaires qui décrivent les causes de leur présence, ça prends du temps. Ce n’est pas lui qui a commencé le tour de table, mais le pauvre Xavier explique qu’il n’aime pas conduire, qu’il n’a plus de points car il veut réduire ses temps de trajet lorsqu’il livre ses statues, à travers toute l’Europe. Xavier est un peu « space », cela colle bien à son métier : il est sculpteur ! Je passe le cas de Françoise qui a trop chaud, avec cette clim qui ne marche pas bien,. Je passe le cas de Kamel qui est rebelle (il est nullement le seul), parfois agressif, parfois très calme surtout lorsqu’il parle de ses fautes routières.
Et puis, il y a celui que j’ai tout de suite surnommé « Jésus », à cause de sa barbe peut-être ou de son look. Je ne sais pas. Jésus a perdu tous ses points, mais pas à cause des feux-rouges grillés ou de la vitesse, non, à cause de la ceinture qu’il ne met pas. Cela lui comprime le ventre, (il n’est pas si gros que cela pourtant)…. et puis avec sa 2 CV, il aime rouler « peinard », sans être attaché. Nous atteignons le summum avec l’intervention (enfin les interventions) de Richard. Richard sait tout, sur tout. Il a été pris à part par notre psy qui lui demande après qu’il ait dit travailler dans le droit « Vous faites quoi exactement », (Ce qui voulait dire : « – Vous dites beaucoup de conneries »). Il lui répond avec fierté qu’il est notaire. 35 -38 ans, beau gosse, mèche qui tombe et l’oblige à se recoiffer toutes les trois secondes, casque intégral pour sa moto, mais attention, pas un casque de base, un casque « qui coute un bras, mais qui me sauvera si j’ai un pépin ». Il a aussi le gilet de moto « airbag » qui le sauvera aussi, il en est certain. Richard roule vite mais avec une Porsche ou une Ferrari, à 180 les distances de freinage sont meilleures qu’avec un Scenic, alors «vous ne pouvez pas comprendre de toute façon ! »Les deux journées ont été rythmées par ses interventions, toujours évidentes, souvent agressives, finalement, heureusement qu’il était là ! Le moment du déjeuner du second jour fut donné alors que nous assistions à un véritable pugilat entre Richard et la psy ! Ces deux là, on aura du mal à les marier !
Pour conclure le stage de récupération de points …
Ce qui est dommage dans tout cela, c’est que l’on n’apprend rien au stage de récupération de points à part un cours magistral sur le fonctionnement d’un radar de feu, pourquoi il est indispensable de ne pas passer un feu orange, voire de freiner au vert pour éviter tout risque de perte de points, a part un cours sur la baisse des morts sur la route depuis dix ans, (vous voyez, ça fonctionne le permis à point), à part …. (J’avoue avoir oublié le reste),… on n’apprend rien.
Ces deux jours ont été une épreuve. C’est stressant de passer 16 heures entourés selon la législation Française de « délinquants de la route ». Enfin, malgré les calculs de Géraaaard, non validés par Richard concernant le temps de gagné lorsque l’on « tient » 170 de moyenne, tu te dis que pour regagner ces 16 heures en temps de trajet, soit il faut rouler vraiment très vite, soit il faut rouler vraiment beaucoup.