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Auteur : Marc Guilllemot

La voiture à hydrogène envisageable comme la prochaine génération de véhicules propres?

Adulée par les uns, méfiée des autres, la voiture à hydrogène fait la controverse. Retour sur les acteurs qui gravitent autour de cette technologie prometteuse, mais complexe.

Une idée de génie

Un petit rappel sur la voiture à hydrogène s’impose: son fonctionnement totalement propre consiste en l’alliance d’une pile à combustible avec un réservoir de carburant alternatif: l’hydrogène (qui l’alimente) ainsi qu’une batterie et un inverseur. La batterie permet au moteur de se mettre en marche, et l’électricité produite par la pile à combustible approvisionne à la fois le moteur et la batterie, qui fait office de réservoir d’énergie. Lorsque la voiture freine, l’inverseur transforme l’énergie produite en électricité pour recharger la batterie.

Etats ou constructeurs: ceux qui agissent en faveur de son développement

Beaucoup croient en cette technologie novatrice: les Etats-Unis et notamment la Californie, rois en matière de nouvelles technologies, ont agi au service de son développement dès le mandat Bush. Les bonus écologiques se sont multipliés, divisant par deux le prix de la pile à combustible, et a contrario, augmentant de 50% son autonomie. Un investissement de près de 200 millions de dollars a été dégagé pour équiper le “golden state” californien en stations de recharges.

Du côté allemand, pays à la tête du marché européen, des investissements en recherche et développement de 161 millions d’euros ont également été lancés pour la pile à combustible. Le ministre des transports souhaite à ce sujet multiplier par 10 les infrastructures de recharge, croyant dur comme fer en l’avenir de la voiture à hydrogène: il estime qu’elle doit être mise sur le même plan que la voiture électrique.

Il faut dire qu’elle présente des avantages plus qu’attractifs en matière d’autonomie (jusqu’à environ 600 km, en moyenne deux fois plus que la voiture électrique traditionnelle) et de temps de recharge de batterie (3 à 5 minutes, un gain de temps considérable), qui contrebalancent les inconvénients de la voiture électrique.

Ajoutons à cela son aspect entièrement silencieux et respectueux de l’environnement: elle ne rejette que de l’eau.

Quelques constructeurs se lancent donc dans l’aventure de l’hydrogène à travers le monde. C’est le cas au Japon: les trois géants Toyota, Honda et Nissan se sont unis pour couvrir une partie des frais d’aménagement de bornes de recharge pour stimuler la demande. Ils ont chacun lancé leur modèle de voiture à hydrogène: parmi eux la Mirai pour Toyota (testée avec brio l’année dernière en Allemagne).

Enfin, grâce à ces initiatives, provenant à la fois des constructeurs et des pouvoirs publics, les véhicules à hydrogène pourraient représenter d’ici une quinzaine d’année 7 % des parts de marché du secteur automobile européen, selon le cabinet Cambridge Econometrics.

Des progrès sont encore à réaliser

En dépit des avancées déjà obtenues sur la voiture à hydrogène, cette dernière a des faiblesses. La plupart des constructeurs préfèrent à l’hydrogène le 100% électrique, essentiellement pour des raisons de coûts et par manque d’infrastructures. Globalement, les pouvoirs publics, eux, n’ont pas encore confiance en le fait de dépenser dans la construction des infrastructures nécessaires, les constructeurs faisant le pari de développer la pile à combustible étant encore peu nombreux, et la demande incertaine. La France est d’ailleurs très faiblement équipée bornes de recharge, mais un projet ambitionne d’en installer une centaine sur l’hexagone d’ici à la fin 2018.

Vient aussi la nécessité de réduire l’impact carbone de la production d’hydrogène et trouver des solutions face à la présence d’uranium radioactif qui y est liée. Il faut également résoudre un problème de sécurité non négligeable: le volume très important des réservoirs auquel s’ajoute la présence de bombonnes de gaz explosif sous-jacentes à l’utilisation de l’hydrogène. Des solutions de stockage sont cependant en phase de développement notamment par des acteurs tels que l’UTC en collaboration avec la société Aaquins, spécialisée dans l’innovation automobile.

 

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